La Commission Interministérielle instituée à la demande du Président de la République, Felix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO par le truchement du Premier Ministre, Jean Michel SAMA LUKONDE, a clôturée sa mission à Kimpese, dans le territoire de Songololo, dans la province du Congo Central après trois jours de terrain, soit du 1er au 3 février 2024.
Cette délégation conduite par le ministre des Droits humains, Fabrice Puela est allée sur le lieu s’enquérir et faire la lumière sur les incidents ayant entraîné des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants le 29 et le 30 janvier 2024 à kimpese.
En effet, après les échanges avec les forces vives, la visite des victimes à l’hôpital IME de Kimpese et descendre sur les différents sites des évènements, il s’en est ressorti que sept personnes dont 4 civils et 3 policiers ont perdu la vie suite à ces incidents, indique le Vice-Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières, Jean-Claude Molipe Mandongo qui n’a pas hésité d’appeler la population au calme. Ainsi, la commission interministérielle présente au nom du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, et au nom du gouvernement de la République, les condoléances les plus émues aux familles éplorées et touchées par ce drame.
Selon le Vice-Ministre de la Justice, Thaddée Mambulau Mbemba, 19 personnes dont 4 policiers et 15 civils ont été blessés et poursuivent des soins dans les formations sanitaires de Kimpese. Ces personnes sont rassurées de la compassion du gouvernement central. Sur ce, la Commission salue les mesures conservatoires urgentes prises après ces incidents, notamment l’instauration du couvre-feu à travers le territoire de Songololo.
Cette décision intervient après avoir constaté l’absence d’une bonne coordination du point de vue sécuritaire par les autorités politico-administratives provinciales; le déficit de collaboration entre les services de sécurité et les autorités politico-administratives;la passivité et le manque de sens d’anticipation de l’autorité provinciale, malgré le rapport sécuritaire lui transmis par les services ; l’absence de toute initiative de répression des auteurs des crimes décriés par les parquets (civil et militaire); la surfacturation forfaitaire par la SNEL et la REGIDESO des consommations domestiques ; fermeture, depuis plus de douze ans de la cimenterie nationale (CINAT), principal employeur de la population, réduite depuis lors au chômage ; le laxisme de certains éléments de la police vis-à-vis des délinquants, ayant créé la méfiance dans le chef de la population.
Ainsi la commission décide-t-elle de prendre les décisions suivantes:
– La prise en charge par le Trésor public des obsèques des victimes et des soins des blessés se trouvant dans les formations médicales de kimpese;
– Le rappel à l’immédiat à Kinshasa pour consulter le gouverneur de province du kongo central et de l’administrateur du territoire de Songololo ;
– La mise à la disposition de la justice militaire des éléments des FARDC et ceux de la PNC qui ont ouvert le feu sur la population et l’organisation imminente des audiences foraines;
– Le rappel à Kinshasa du Commandant du commissariat territorial ad intérim de Songololo, pour de mesures disciplinaires par le commissariat général de la PNC ;
– Le renforcement des dispositifs sécuritaires à kimpese ;
– L’installation à kimpese de l’administrateur du territoire assistant chargé des questions politiques et administratives jusqu’à nouvel ordre ;
– La restructuration immédiate de la police du territoire de Songololo ;
– La nécessité de la dotation de compteur par le directeur général de la SNEL et celui de la REGIDESO à l’agence de kimpese pour une consommation réglementaire.
En outre , la commission informe l’opinion que les travaux de rénovation des infrastructures de la CINAT, tels que promis par le Chef de l’Etat, sont en cours. Au demeurant, la commission invite la population de kimpese au calme, à continuer à demeurer vigilante et à collaborer avec les services de sécurité pour démasquer les inciviques et leurs complices afin de les mettre hors d’état de nuire.
| Par Thierry Kasongo Muyumba
